Le nouveau phénomène du « boy-sober » : quand on décide d’arrêter les rencontres

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Le nouveau phénomène du « boy-sober » : quand on décide d’arrêter les rencontres

C’est lors d’une visite chez sa grand-mère à la fin de l’année 2023 que Hope Woodard, âgée de 26 ans, humoriste de New York, a pris la décision radicale d’arrêter de sortir avec des hommes. Pendant cette visite, la grand-mère de Hope, atteinte de démence, lui a montré les messages qu’elle continuait d’envoyer à son défunt mari.

Durant cette période, Hope était obsédée par un homme rencontré sur Hinge avec qui elle était sortie quelques fois. « Je vérifiais constamment mon téléphone comme une folle », raconte-t-elle, « et j’étais consciente qu’il se fichait de moi. »

Voir sa grand-mère envoyer des messages à son mari décédé a été un choc pour Hope, lui rappelant ainsi sa propre situation amoureuse. Peu après, Hope a supprimé toutes ses applications de rencontre et a décidé de ne plus avoir de rendez-vous pendant un an. Avec le soutien de sa sœur et un nouveau terme accrocheur, elle a commencé à documenter son parcours de  » boy sober  » sur TikTok.

D’autres femmes l’ont rejoint en commentaire, fatiguées de tomber rapidement amoureuse pour ensuite être déçue, si bien que rapidement, les journalistes parlent de « mouvement ». Bien que cette décision puisse sembler radicale et nouvelle, le besoin de prendre une pause dans les rencontres et d’utiliser son célibat pour se recentrer sur soi, est un sentiment que beaucoup reconnaissent et qui a toujours plus ou moins existé.

Toutefois, avec la montée incessante des applications de rencontres depuis 2010, on voit apparaitre une sorte de fatigue des applications (ou « dating fatigue »). Les gens se lassent notamment :

  • Des heures passées à swiper
  • Des vents à n’en plus finir (messages sans réponses, matchs supprimés)
  • Des conversations de sourd qui ne débouchent sur rien
  • Des rendez-vous ratés qu’on voudrait abréger ou alors géniaux mais sans suite derrière
  • Du ghosting
  • Bref, des espoirs déçus

Cette volonté d’arrêter les rencontres reflète également un changement d’attitudes envers l’amour et les relations. Le mariage et la famille sont de plus en plus considérés comme dépassés aujourd’hui, tandis que le développement de soi, la carrière, les amitiés prennent plus d’importance. Le curseur développement personnel est devenu beaucoup plus que le curseur relationnel et familial.

Arrêter les rencontres ou arrêter les applications de rencontre ?

L’expression Boy Sober, fait mention des hommes dont il faudrait se sevrer. Mais est-ce que le problème ne viendrait pas simplement des applications, que tout le monde déteste mais utilise jusqu’à plus soif. On retrouve avec les applications les mêmes comportements que vis-à-vis de l’alcool, du sucre ou d’autres drogues. Notamment une surconsommation ou la nécessité de se sevrer.

Le rythme naturel des rencontres dans la vie réelle faisait qu’avant 2010 il n’y avait pas cette notion de « fatigue ». Au contraire, pour qu’il se passe quelque chose il fallait vraiment s’activer et donc le vouloir positivement. Les rencontres étaient moins fréquentes mais plus solides, moins sujettes au ghosting (le terme n’était alors pas employé). Le fait de devoir aborder agissant comme un filtre de sélection naturelle. 

Aujourd’hui, les applications de rencontres offrent une accessibilité constante et immédiate à une multitude de partenaires potentiels. Tout cela crée ainsi une dynamique de consommation rapide et superficielle. Cette abondance de choix, de conversation, peut mener (et c’est bien normal) à une saturation émotionnelle et à une désensibilisation vis-à-vis des relations humaines. De plus, la facilité de glisser d’un profil à l’autre peut réduire l’engagement et l’investissement personnel dans chaque interaction. Les attentes peuvent aussi être faussées, avec une recherche perpétuelle de la « meilleure » option, au détriment de connexions plus profondes et significatives.

Si l’expression Boy Sober revoit indirectement à la notion de « toxicité masculine » (même si j’imagine que ce n’est pas forcément l’intention qui lui a été donné), j’estime que les êtres humains en général ne sont pas plus toxique aujourd’hui qu’ils ne l’étaient hier mais que le mode de rencontre adopté majoritairement n’est pas adapté à la construction de relation amoureuses épanouissantes. Les applications tendent à révéler nos pires facettes, et ce aussi bien chez les hommes que chez les femmes. En plus de fatiguer par manque de résultats, de temps perdu et d’argent dépensé.

Se retirer de la vie amoureuse : fausse bonne solution

Ce constant étant fait, abandonner complètement les rencontres ne résoudra pas nécessairement les problèmes émotionnels ni le rapport aux applications. Cela peut même en créer d’autres. En réalité, les interactions sociales et amoureuses jouent un rôle crucial dans notre développement personnel et émotionnel. Nous nous construisons lorsque nous sommes avec les autres, car chaque relation, chaque expérience humaine nous permet :

  • D’apprendre (sur nous, sur les autres). A chaque expérience on affine nos besoins, nos goûts.
  • De développer nos compétences sociales. Ainsi que nos compétences relationnelles.
  • De nous « épaissir » en nous enrichissant d’expériences. Chacune de ces expérience ayant ses bons et ses mauvais côtés.

Les rencontres, même si elles peuvent parfois être difficiles ou décevantes, sont des opportunités de développement et d’épanouissement. Se retirer de la vie amoureuse peut conduire à l’isolement et à une stagnation émotionnelle. Tout cela prive ainsi d’importantes expériences de croissance personnelle.

Flirter, discuter, désirer et se sentir désiré sont des aspects essentiels de notre bien-être. Ces interactions stimulent notre confiance en nous et notre estime de soi. Sentir que l’on plaît et que l’on est apprécié active des mécanismes biologiques et psychologiques qui renforcent alors notre santé mentale. De plus, faire l’amour est important non seulement pour notre bonheur mais aussi pour notre santé physique.

Faire une pause de 6 mois, 1 an ou plus dans ses rencontres c’est certes regagner du temps pour soi (quand on avait tendance à en dépenser trop pour les autres) mais c’est aussi accepter de ne plus progresser dans ses relations aux autres.
 

Comment retrouver un célibat vraiment épanouissant

Voici différents conseils pour éviter de se retrouver à faire de longues pauses dans sa vie amoureuse alors que l’on pourrait profiter d’un célibat vibrant et enrichissant.

  • Ne pas empiler les dates et les conversation au point de rogner sur sa d’autre aspect de sa vie personnelle. Cela va créer un ressentiment général.
  • Apprendre à lire ce qui se joue dans une rencontre et ne pas développer d’espoir sur une personne avec qui on a pas fait au moins 4 ou 5 rendez-vous.
  • Ne pas déroger à son rythme personnel. Une relation doit pouvoir s’insérer harmonieusement dans votre vie, pas la bouleverser.
  • Prendre le temps nécessaire entre deux histoires, particulièrement si elles ont été émotionnellement difficiles et intenses. On enchaîne pas deux marathons deux jours de suite, c’est mauvais pour le corps, même si techniquement c’est possible.
  • Réapprendre à avoir une vie sociale en sortant et en rencontrant des personnes qui partagent les mêmes passions, les mêmes activités, qui vivent au même endroit, au lieu de s’éparpiller dans des discussions supportées uniquement par le désir ou la peur d’être seul(e).

Pour celles qui souhaitent explorer plus en profondeur ces concepts et améliorer leur communication, le club de l’homme expliqué permet de travailler en profondeur sur cette thématique que l’on soit célibataire involontairement, volontairement ou en couple. En rejoignant le Club, vous accédez à une communauté engagée, à des ressources précieuses et à des conseils personnalisés pour enrichir vos relations amoureuses.

Le juste milieu

Hope continue de naviguer dans ce que signifie être « boy sober ». Elle admet avoir « rechuté » récemment mais voit cela comme une opportunité de reprogrammer ses habitudes. « Je ne veux pas que les femmes se sentent incapables d’avoir des relations sexuelles si elles le souhaitent », dit-elle. « Nous apprenons encore toutes à avoir des relations sexuelles de manière plus saine. »

En fin de compte, ce mouvement de « boy sober » n’est pas un rejet de l’amour ou des relations, mais plutôt une invitation à les aborder différemment. Il s’agit de trouver un équilibre entre l’engagement dans les rencontres et la préservation de son bien-être émotionnel. Cela signifie se donner la permission de prendre du recul quand nécessaire, tout en restant aussi ouvert aux connexions authentiques.

Entre la solitude choisie dans la vie amoureuse et un trop-plein d’émotions, il y a tout un univers à explorer. L’idée est surtout à mon sens de trouver SA façon d’organiser les rencontres, une façon qui nous ressemble, qui s’insère harmonieusement dans notre quotidien et surtout, qui nous apporte des émotions positives et du succès. Et pour ça, je suis là 😉

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