J’attire les hommes qui ne me plaisent pas

« Pourquoi est-ce- que j’attire les hommes qui ne me plaisent pas ? » Si tu t’es déjà fait cette réflexion, tu n’es pas seule je te rassure. C’est une situation plus courante qu’on ne le pense. Tu plais, oui… mais jamais aux bons. Ceux qui t’intéressent et t’attirent vraiment semblent introuvables où te filent entre les doigts, pendant que d’autres qui ne t’attirent pas multiplient les approches jusqu’à être lourds. C’est frustrant, déroutant, et ça pousse à se poser mille questions, comme cette abonnée qui est dans le même cas de figure et à qui je vais répondre point par point;

Salut Yann, j’espère que tu vas bien. Je ne sais pas si tu verras ce message, mais j’avais une question. Je rencontre des hommes formidables tous les jours : ils sont disponibles, bienveillants, chacun avec ce petit quelque chose de séduisant ou d’attachant. Je prends le temps de les connaître, de les voir… mais je ne ressens rien. Il manque toujours « ce petit truc ».
Et à l’inverse, ceux qui me plaisent vraiment ne me calculent pas. J’ai l’impression que je ne plais pas aux hommes qui me plaisent, et que je plais aux hommes qui ne me plaisent pas.
Est-ce que j’ai un problème ? Pourquoi est-ce que je m’accroche à celui qui n’en a rien à faire de moi ?

Merci pour ta réponse, bonne journée 🌈

Anne

Je te rassure, tu n’as aucun problème ma chère Anne, pas plus que la centaine d’autres femmes qui ont réagit à ta question quand je l’ai posté sur Instagram, me disant avoir fait le même constat.

Essayons de comprendre autour de cette question comment fonctionne l’attirance (du moins pour ce que l’on peut en expliquer) et faire la différence entre attirance et sentiment amoureux.

J’attire les hommes qui ne me plaisent pas… et je craque pour ceux qui m’échappent

Alors comme ça tu rencontres régulièrement des hommes intéressants, rassurants comme des docteurs, doux et attentionnés comme des pianistes, bref: de quoi faire un parfait beau-fils à présenter à tes parents! 

Il est parfois culpabilisant de faire autant de rencontres qualitatives et de ne pas éprouver de sentiment plus fort. Je comprends, je ressens à peu près la même chose quand je passe devant tous ces restaurants healthy qui jouxtent mon appartement alors que je meurs d’envie un énorme hamburger juteux.

Quand on fait une rencontre, nous ne sommes pas dirigé par notre bon sens ou par nos valeurs mais par nos pulsions. C’est l’attirance qui détermine les émotions que tu vas ressentir lors d’une rencontre, ces émotions sont là pour te guider vers ou pour t’éloigner de. Ce que tu décris c’est le processus qui consiste à écouter tes tripes et laisser parler ton attirance.

Le « petit truc en plus » c’est le fait que cet homme corresponde à tes goûts (qui ne te sont pas forcément tous conscients). Peut-être que les hommes qui ne te calculent pas sont précisément ceux qui te font craquer physiquement. Il y a dans l’attirance une part importante qui est joué par le physique, mais le comportement de la personne joue aussi énormément.

Beaucoup de femmes réagissent positivement aux hommes qui se présentent comme des challenges, c’est à dire qui ne sont pas en train de leur indiquer que c’est du tout cuit. Ce qui est important dans ton cas c’est d’arriver à faire clairement la distinction entre un homme challengeant mais qui a l’intention de te séduire ; d’un homme qui n’a pas d’intérêt pour toi. Dans le premier cas la phase de séduction va être passionnante, dans l’autre cas tu vas perdre ton temps, ton énergie et finir écœurée. 

Quoi qu’il en soit, comprend bien que l’attirance n’est pas une garantie, ce n’est ni de l’intérêt ni de l’amour. Tu peux attirer fortement un homme mais ne pas l’intéresser. Tu peux tomber amoureuse d’un homme qui n’a pas au départ provoqué une énorme attirance. Quand on est attiré, les choses nous paraissent évidentes, mais ce semblant d’évidence est une émotion.

L’attirance est immédiate et l’amour prend du temps

Quand on rencontre un inconnu, on est généralement très à l’écoute de nos émotions pour prendre une décision, d’abord pour ne pas avoir l’impression de perdre son temps, mais aussi pour ne pas le faire perdre à l’autre personne -phrase que l’on retrouve  souvent dans les messages de séparation qui n’est pas toujours 100% honnête, disons-le.

Or parfois, quand on laisse les choses se faire, il arrive que l’on tombe amoureux.

C’est ce qu’il peut se passer quand on fréquente un collègue par exemple, et que, sans s’en rendre compte après plusieurs mois à plaisanter ensemble, déjeuner, bitcher sur les autres, on réalise que l’on ressent de l’amour alors que l’attirance n’était pas flagrante au début. On y avait pour ainsi dire, pas vraiment pensé.

Ou cette fois où l’on pensait que cette relation était « juste un plan cul car il ne m’attire pas plus que ça » mais qu’après plusieurs semaines on est étrangement nerveuse quand on reçoit un texto de sa part et que son odeur nous réconforte sans trop que l’on sache pourquoi.

Entre raison et passion : l’art délicat d’aimer juste

Il n’y a pas dans l’histoire une des deux stratégies qui a établi sa supériorité. Aussi, je vous encourage à mêler astucieusement les deux selon les hasards de votre vie. Ecouter ses pulsions mais en sachant consciemment où vous allez et donner leur chance à des hommes avec qui vous appréciez passer du temps sans trop réfléchir, pour se laisser la chance d’aimer.

Celle qui ne jure que par le ressenti et les émotions sans jamais convier sa raison, risque de se retrouver face à quelqu’un dont l’intérêt n’est pas réciproque. Si l’attirance est puissante de votre côté, la réciproque n’est pas nécessairement vrai. Aussi je vous invite à apprendre à lire l’intérêt masculin.

Celle qui se force à aller sans aucune attirance dans une relation où le mec est génial sur le papier risque de le tromper au bout de quelques mois avec un vrai coup de coeur sensuel puis rejoindre la team su-citée. 

Vous l’aurez compris, tout est question de nuances et ce n’est pas parce que votre histoire ne démarre pas par, je cite: « une petite étincelle », « ce petit truc en plus » ou encore « des papillons dans le ventre » qu’elle en sera moins belle, que vous aimerez moins ou serez moins aimée. Quelques amies à qui je pense en écrivant sont désormais des mères heureuses et follement éprises d’un homme avec lequel elles n’étaient pas trop sûre passé les trois premiers dates. Comme disait ma grand-mère: « Si tu veux des papillons dans le ventre, bouffe des chenilles ».