Se redécouvrir en écrivant son journal intime

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Développement personnel

Se redécouvrir en écrivant son journal intime

La vie est faite d’étapes. Parfois fondamentales, d’autres fois légères. Il arrive aussi qu’on traverse des phases emplies de doutes, entraînant bon nombre de remises en question. La disparition d’un proche, un changement dans son travail, une quantité de tracas du quotidien peut induire un tel bouleversement personnel, et souvent émotionnel. Ces périodes-là sont charnières ; si on ne les traite pas avec suffisamment d’attention, on n’en sortira jamais totalement. Il faut pouvoir prendre du recul sur ce qu’on traverse et l’analyser. Certains vous inviteront à la méditation, d’autres à consulter auprès d’un professionnel. Personnellement, j’ai une méthode plus créative et tout aussi régénératrice, l’écriture d’un journal intime.

Adressez-vous à vous

Si vous pensez que l’écriture d’un journal intime est une activité réservée aux plus petits, détrompez-vous. Le journal intime est quelque chose qui était très prisée le siècle dernier et qui revient peu à peu à la mode. Edmond de Goncourt (oui, oui, le même homme qui donna son nom plus tard au prix littéraire) écrivait un journal intime à l’époque, qui fût publié par la suite et devint une référence littéraire reconnue. Certains journaux comme Le Monde n’hésitent plus à partager les derniers journaux rédigés par des plumes plus ou moins célèbres. Mais quitte à se pencher sur un journal intime, pourquoi ne pas vous pencher sur le vôtre ?

« Pourquoi moi ? » me répondriez-vous. Et bien, repensons vos réseaux sociaux, vos liens avec les autres. Si des événements personnels vous pèsent, votre première idée serait peut-être de repousser vos interrogations, de contacter vos amis pour aller prendre un verre avec eux. En faisant cela, vous ne le réalisez peut-être pas mais vous cachez ce problème – les doutes qui vous prennent – sous le tapis. Vous ne le traitez pas. Ainsi, pour comprendre et apprécier votre solitude, je vous conseillerais simplement d’y penser.

C’est ici que rentre en jeu l’impact de l’écriture d’un journal. Car oui, il est bien sympa de se plonger dans des discussions avec des amis, de se pencher sur la vie d’autrui, mais la vôtre est sans aucun doute celle qui vous passionnera le plus. En écrivant sur vous, vous suffisamment de recul, sur ce qui vous fait du bien, ce qui vous exaspère. Avec le temps, vous porterez sur vous un regard nouveau. Cela vous permettra peut-être même d’apprécier d’autant plus ces moments seul avec vous-même et vous verrait alors votre propre évolution. Ce que l’on écrit aujourd’hui sera diffèrent de ce que l’on écrit le lendemain, et le constater vous mènera à relativiser sur ce que vous vivez.

Faites à ce journal une place dans votre quotidien

Il existe plusieurs manières d’écrire son journal intime. Certains le font depuis l’application « Notes » de leur smartphone, d’autres sortent le bon vieux crayon et leurs feuilles de papier. Ce qui est certain, c’est que l’écriture du journal intime nécessite un minimum de rigueur. Rien de très contraignant mais il faut garder à l’esprit qu’un journal intime doit être écrit en se disant qu’il sera relu tôt ou tard. De fait, il est important d’indiquer des repères temporels (jour de la semaine ou date) pour s’y retrouver. Mais ce qu’il faut surtout essayer de conserver, c’est une régularité.

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Un journal écrit une fois toutes les trois semaines n’aura que peu d’intérêt. D’abord parce qu’il sera difficilement relisible par vous-même par la suite, mais surtout parce que cela vous empêchera de vous plonger dans une introspection de vous-même. L’observation de soi étant l’un des premiers bienfaits d’une telle pratique, la régularité n’est donc surtout pas négligeable. Je vous rassure cependant : nul besoin de tout documenter. Écrire une dizaine de minutes dans son journal cinq à six fois par semaine est un rythme tout à fait acceptable.

Cette habitude prise, laissez-vous à présent porter par votre écriture. Pour ceux qui se demandent ce qu’ils peuvent écrire ou ce qu’ils doivent écrire, sachez qu’il n’y a surtout pas de règle établie. La rédaction d’un journal doit avant tout être instinctive. Vous écrivez ce qu’il vous vient. Ne vous inquiétez d’ailleurs pas si ce que vous écrivez vous apparaît abstrait ou anecdotique. Rien ne manque d’intérêt ou est trop subjectif lorsque l’on compose son journal. Pourquoi ? Parce que tout ce que vous écrivez est naturellement subjectif. Et c’est précisément la clef d’un journal intime.

En évitant de vous brider ou de vous forcer à écrire d’une certaine manière, vous ferez ressortir dans votre journal des choses qui vous tiennent particulièrement à cœur, et qui vous aideront à mieux comprendre ce que vous traversez. Pour vous donner un exemple, je m’étais aperçue que pendant une période, j’écrivais régulièrement sur les nuisances sonores que j’entendais en provenance du collège en face de chez moi : les sonneries entendues à toute heure, la sortie bruyante des élèves en fin de journée… Je ne m’en étais pas aperçue mais cette exaspération écrite à propos de ces collégiens reflétaient pleinement la phase que je traversais : je venais de terminer l’université et je me retrouvais embarquer dans la vie active. L’inconnu qu’apportait cette nouvelle vie et la perte de mon statut d’étudiante me procuraient des angoisses insoupçonnées et qui se cristallisaient par mon agacement nouveau à l’égard de ce collège.

Il s’agit d’un exemple parmi d’autres de ce que peut permettre l’écriture d’un journal intime. Dans mon cas, il me permit de réaliser ce qu’il fallait que je traite pour permettre une meilleure transition entre ces étapes de ma vie. Mais le journal peut aussi permettre d’améliorer l’estime qu’on a de soi -en traitant de ses angoisses, on sait qu’on évolue intérieurement-, d’éviter de reproduire certaines erreurs du passé ou simplement de développer sa propre créativité. L’écriture d’un journal intime demeure une forme d’écriture en tant que tel et au même niveau que l’écriture de fiction par exemple. Qui sait, peut-être qu’en vous mettant à rédiger votre journal vous finirait par prendre goût à cet exercice et à développer un style qui dépassera le cadre de l’écriture curative.

Si vous avez apprécié cet article et que vous souhaitez passer à la pratique, je vous invite à vous inscrire sur notre plateforme de développement personnel. Sans toutefois écrire un journal, c’est un espace qui va vous permettre de vous exprimer à l’écrit, et de fait de prendre du recul sur votre situation, simplement parce que vous serez tenue de la mettre en mot. La différence avec un journal intime c’est que le club est une plateforme d’entre-aide, vous aurez donc l’avis de Yann et des autres abonnées.

Commentaires (7)

  1. Maryse

    C’est un exercice intéressant que j’ai longtemps fait en étant adolescente.
    De temps en temps, je m’y replonge avec un sourire indulgent!
    Je crois que je vais m’y remettre.
    Merci de m’en avoir suggéré l’idée.
    À bientôt!

  2. Christiane

    Merci beaucoup pour cet article, Yann. Je pars du principe que ce qui est intime doit le rester. Aussi, tout se passe dans ma tête et non pas dans un journal papier ou sur ordinateur. J’aime beaucoup réfléchir sur ma vie mais je ne voudrais absolument pas que quelqu’un puisse lire un jour des pensées qui n’appartiennent qu’à moi et que je n’ai pas forcément envie de partager avec quelqu’un. Très belle continuation

  3. corinne

    Toujours de très bons conseils.

    Merci
    Bien à vous

  4. Angie

    Plus jeune, j’avais un journal intime où je pouvais m’exprimer librement étant donné que j’étais introvertie. Entre nous, cela m’a été d’une grande aide. Je pense que je vais m’y remettre (rires).

  5. […] C’est normal. Donnez à vos émotions la place qu’elles méritent pour vous en libérer. Ecrivez pour vous-même. L’idée n’est pas de lui envoyer quoi que ce soit mais de donner un lieu de vie à vos […]

  6. Sofia

    L’écriture d’un journal intime a été l’une de mes activités quotidiennes (ou presque!) de mon adolescence jusqu’à mes 26 ans. A 40 ans, je traverse une crise profonde et c’est avec délectation que j’ai relu mes écrits : ils m’ont prouvé que j’ai su traverser chaque crise (relationnelle, sentimentale, professionnelle, familiale…) par la compréhension d’une partie de moi-même.
    A la lecture de ces journaux, j’ai repris confiance en moi et suis convaincue que ces « crises » ont toujours une raison d’être, que ce n’est une étape nécessaire pour nous permettre de nous élever un peu plus…
    Et comme par hasard, j’ai repris l’écriture d’un journal intime depuis quelques semaines!

  7. […] un journal de bord pour identifier les moments dans lesquels vous allez bien, et ceux dans lesquels vous allez moins […]

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